Fable des matières : Dernière plage d'un livre où s'écroulent les châteaux de sable des matières grises ...


Un poète
C'est un être unique
A des tas d'exemplaire
Qui ne pense qu'en vers


 


La vie était en forme de dragée
Il n'y avait rien que de très doux
Et, tout de même, plein de substance....



Voilà que j'ai touché l' Automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et le râteau
Pour rassembler à neuf les terres inondées

Tu sais pas où j'mets mes virgules
Mon cinéma il est complet
J'écris du vent qui s'coagule





" Vois tous ces cœurs en mégot qui s'enflamment en riant  "
Au Printemps

" J'ai chanté comme un grand livre dont chaque page était un rire "
Le Troubadour


" On n'oublie rien, ne ces jamais, ni ces toujours, ne ces je t'aime,
ni ces amours, que l'on poursuit à travers coeur, de gris en gris, de pleurs en pleurs "


" Je volais je le jure que je volais mon coeur ouvrait les bras "
Elles étaient vivantes, ni narras nudda ! Ça te paraît rien ! Grand mère pensait que c'était à cause de la mer, et du ciel bleu, et de l'immensité qu'on voyait du haut des remparts, dans le mistral, tout était si infini qu'on ne pouvait pas s'arrêter à sa petite vie.







Il y a toujours une plaine de neige à habiter de sa chaleur, une vitre pour la buée, une page à écrire.







Les notes ne se perdent pas, les gouttes d'eau, les bulles de savon... Je crois qu'il faut d'abord aimer, et puis prendre le temps d'écouter, regarder. Un jour les choses se rencontrent, le temps et l'espace s'effacent.

Barbara

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie, ravie, ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisé rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante, ravie, épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vu qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N’oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé
C’est une pluie de deuil, terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier et de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin, très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

<< Première majuscule, | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | Point final. >>

Créer un podcast