- En êtes-vous sûr ?
Atterdel leva les yeux sur le père Pluche. C'était un peu plus qu'un regard. C'était une visite médicale.
- J'en suis sûr.
C'est l'avantage avec les hommes de science : ils en sont sûrs.

A.
Un si long silence










un blanc dans la conversation










(Encore.)















Tu dis : " Un ange passe."

 
                                       Je n'entends même pas

le bruit de ses ailes.                               






 
______________________________









Dis-le
oh dis-le-moi
dis le moi encore une fois
mais dis-le tout bas
rien que pour moi.

Dis-le
oh dis-le-moi
dis le moi encore une fois
je ne m'en lasse pas
puisque c'est toi
qui le dis.

Oh dis-le-moi
dis le moi encore une fois.












Oh dis-le-moi
dis le moi encore une fois.
 



Un seul oiseau en cage
la liberté est en deuil
Oh ma jeunesse
laisse à ma joie de vivre
la force de tuer.


 

Je vois bien qu'il pleut pas qu'il y a de l'eau qui coule sur  mes mots là ou j'écris sur le mur. Les Salles de Repos c'est des sales salles. Celui qui les a faites, je déduis qu'il était bête.
     Il peut. P-L-E-U-T. Il pleut.
    En venant ici j'ai trouvé un crayon dans le vestibule. Mme Cochrane m'a pas vu le ramasser. Et après qu'elle m'a laissé là, j'ai fait quelque chose. Je suis grimpé sur la chaise contre le mur. Et j'ai écris quelque chose avec mon crayon.
Quand j'avais cinq ans je m'ai tué.
J'ai écrit ça sur le mur de la Sale de Repos. C'est là que je suis , en train d'écrire.


J'ai ouvert la porte d'entrée et je suis parti.
La pluie donnait des coups sur mon chapeau de pluie qu'on aurait dit des tambours mais ma maman elle dit que la pluie c'est des fées qui dansent sur le toit, et des fois je fais un truc quand personne me regarde , j'ouvre la fenêtre et je pose une serviette sur le rebords de la fenêtre et je dis : " Vous pouvez venir, les fées, je vais éteindre la lumière, comme ça personne ne vous verra. "

Vous savez, je ne pouvais absolument pas vivre sans vous. J'agissais dans le vide. Je ne m'ennuyais même pas, j'étais privé de moi-même. Et vous ?
La mémoire est étrange, on lance un souvenir comme un caillou dans l'onde, mais l'étang tout entier vous prend dans son vertige, sa rumeur de silence.
Elle partit très vite pour qu'il ne voie pas les larmes qui brouillaient la vue. Machinalement, elle mit les essuie-glaces et son geste lui arracha un petit rire désolé.

"C'est l'histoire de ma vie qui a croisé la tienne, c'est l'histoire de nos nerfs en crise, de deux malades qui n'ont que l'amour pour moteur, la rage de rester haut. C'est l'histoire de deux têtes capables de se saborder pour que l'autre ne meure pas. C'est l'histoire du sillon creusé depuis cette rencontre-là, le long duquel poussent les fées et les fleurs. C'est l'histoire d'un prunier à déraciner parce qu'il s'est fichu au milieu, et les fleurs n'ont plus d'eau. Il faut l'abattre, en faire du bois, le bois de notre croix et celui de nos feux. Tu ne mourras pas. Je t'aime."

Il tenait toujours le cendrier dans la main et le lâcha : le cendrier roula par terre, intact. Il aurait aimé que l'objet se brise, sorte de son inertie, qu'il y ait des éclats, des débris. Mais le cendrier ne se cassait pas ; ils n'éclatent que dans les romans et les films.

<< Première majuscule, | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | Point final. >>

Créer un podcast