Souvent, depuis longtemps, avoir des ailes à la vie à la mort, se faire pousser des ailes à la vie à la mort, et pousser sur ses ailes à la vie à la mort, on pousse sur ses ailes poussées, ciel, on a notre ombre en bas sur les labours, sur les toits, sur les vagues, on pousse sur ses ailes poussées et on pirouette, quand on va en pirouettes, on voit bien que notre ombre n'est pas au ciel, qu'elle est toujours en bas, labours, toits, vagues, nous ne faisons aucune ombre au ciel, le ciel ne nous fait ombre que parmi le monde
Le ciel c'est du comme nous, c'est du puzzle, c'est du mou à faire grandir, c'est du flou à faire net, c'est des traces intouchables, indicibles, des marques dont on ne peut rien faire, des empreintes qu'on ne peut consommer, c'est du nous qu'on voudrait bien reprendre en main, du nous qu'on voudrait bien un peu souffler et rire dedans, ne serait-ce qu'une seule fois
On a un visage, on sort avec notre visage, le ciel vient immédiatement à notre visage, on a le visage avec du ciel dessus, on a le visage aurore, on la visage crépuscule, le visage zénith, le visage nuit, on a tous les visages du ciel entre aurore et crépuscule, entre crépuscule et aurore, on a le visage jaune, le visage gris, le visage mouillé, le visage violet ou neige ou brouillard, on sort avec notre visage, dès qu'on sort notre visage est moins notre visage, notre visage est avec du ciel, notre visage est fait avec du ciel, même si notre bouche est comme ci, même si on écarte notre bouche des deux pouces notre visage est avec du ciel qui est là, quels que soient nos yeux d'en ce moment, quelle que soit notre marche en avant de nous et en arrière de tout, le vient immédiatement et se met sur notre visage, le ciel fait un visage à notre visage, barbouille notre bouille, accentue ou diminue ou annule, le ciel est une des usines de notre visage