J'ai lutté avec la mort. C'est le plus morne combat qui se puisse concevoir. Il se déroule dans une pénombre impalpable, rien sous les pieds, rien autour de vous, pas de témoins, nulle clameur, nulle gloire, aucun grand désir de victoire, pas grande appréhension non plus de défaite, et quelle morbide atmosphère de tiède scepticisme, sans ferme conviction de votre bon droit et encore moins de celui de l'adversaire. Si telle est la forme de sagesse suprême, la vie vraiment est une plus profonde énigme que certains d'entres nous se l'imaginent. Il tint à un cheveu que je n'eusse l'occasion de prononcer ma dernière parole, et je constatai avec humiliation que probablement je n'aurais rien eu à dire.
(MeL)